Aujourd'hui, Jean-Fred, JC "la casquette" et moi-même avons fait une partie de test du vénérable "
Respublica Romana", un jeu de plateau des années 80 pour 6 joueurs qui permet de jouer des sénateurs romains.
Si vous avez regardé la série "Rome" et les manoeuvres au Sénat, on est en plein dedans !
Présentation rapide : chaque joueur joue un parti qui regroupe plusieurs sénateurs. Pour gagner, il faut arriver à ce qu'un de ses propres sénateurs arrive à un certain d'influence, ou bien qu'il soit élu Sénateur à vie, ou encore qu'il soit le général rebelle qui sauve Rome en cas de chute de celle-ci.
Ceci se fait essentiellement par le biais de votes puisque c'est là le rôle des sénateurs : attribution de charges et de magistratures, de proprétures (un sénateur est envoyé loin du Sénat pour administrer une province conquise), levée d'armées et de flottes, nomination de généraux, vote de lois agraires, tentative de recrutement d'autres sénateurs ou de "chevaliers" (riches partisans)...
Tout le sel de ce jeu vient du fait que non seulement chaque joueur cherche à gagner, mais que le jeu en lui-même est un ennemi car si Rome tombe, tout le monde perd !
Décès, guerres étrangères, invasions de barbares, banqueroute et soulèvement du peuple, sont autant de dangers auxquels il faut faire face tous ensemble si on ne veut pas que la partie soit pliée à nos dépends !
C'est l'aspect "coopératif" du jeu en somme.
Pour terminer, voici ce qu'il nous est arrivé :
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Tour 1 (Tout baigne) : Carthage menace mais rien ne presse. Rome étant gardée par 4 légions, nos sénateurs discutent tranquillement entre eux, collectant leurs revenus et essayant - en vain - d'attirer quelques chevaliers qui les financeront et qui leur octroieront des voix supplémentaires lors des prochains votes.
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Tour 2 (Plouf !) : Les sénateurs se sont grassement attribués diverses charges qui promettent d'augmenter leurs revenus.
Carthage a intensifié ses actions contre Rome et il faut la combattre ! Trois conflits nous attendent déjà : 1 maritime et 2 terrestres.
Les caisses de Rome étant en bon état, le Sénat vote la levée de 10 escadres et de 5 légions afin de mater l'Africain.
Au passage, le sénateur qui arme les flottes nouvellement levées se fait des c... en or. Justement, on avait besoin d'un général pour mener la bataille contre les Carthaginois !
Ce sont donc 10 escadres de navires flambant neufs transportant 9 légions de soldats romains qui prennent la mer pour affronter la flotte ennemie, dont le chef est le sénateur armateur. Comme ça au moins, il jugera sur place du résultat de son travail.
Et il a vu le résultat. Pas longtemps, mais il l'a vu : ce fut un désastre total ! Le corps expéditionnaire tout entier fut perdu corps et âme !!!
La nouvelle de cette catastrophe rend furieux le peuple qui attauqe le Sénat : résultat, 2 sénateurs morts dont le Pontifex Maximus (chef du culte de Rome).
Faut dire aussi que cette année était marquée par de mauvais présages...
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Tour 3 (Ca empire !) : Miné par le conflit carthaginois, le trésor de Rome diminue et il faut lever au plus vite de nouvelles fortces !
Nos sénateurs comprennent le danger et sont tous prêts à mettre la main à la poche pour financer de nouvelles troupes.
Mais hélas, le peuple n'est pas content et aucune levée n'est possible !
La disette en profite pour frapper et le sénateur chargé de gérer les stocks de blé en profite pour doubler ses prix ! (un cousin de Don Salustre sans doute ?).
Ailleurs, les Syriens se soulèvent contre Rome, ce qui ajoute un autre conflit.
Les vénérables sénateurs élisent alors un Dictatore afin qu'il mène à la victoire les troupes... qui seront sans doute levées au tour prochain.
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Tour 4 (La débandade!) :
Le Dictatore ne trouve rien de mieux que... mourir de vieillesse !
L'agitation sociale a encore augmenté, les sénateurs se collent des procès ("pourquoi moi ? Tout le monde a tapé dans les caisses ! Mais c'était pour le bien de Rome !), et les Gaulois ainsi que les Macédoniens déclarent la guerre à Rome.
Face à la chute annoncé de Rome, une majorité de sénateurs font des dons aux caisses exangues de Rome afin de financer des troupes. En vain !
Avant même de lancer les recrutements, le peuple excédé prend d'assaut le Sénat et trucide tous ces vieux cons en toge blanche qui ne pensent qu'à eux.