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 Conseils aux MJ : L'histoire B

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philou

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MessageSujet: Conseils aux MJ : L'histoire B   Conseils aux MJ : L'histoire B Icon_minitimeDim 28 Nov - 14:05

Salut.
Dans le dernier Casus Belli, j'ai trouvé un article très intéressant qui permet d'inclure les histoires persos des PJ dans nos campagnes.
Un peu comme dans les séries actuelles où il y a un fil rouge (la campagne), émaillée des problèmes personels des PJ.
Bon, ça demande un peu plus de boulot, mais par expérience, ça procure aussi des idées de scénarios et ça implique bien plus les joueurs.


L’HISTOIRE B
Les personnages de jeu de rôle on beaucoup à faire : trouver le trésor, démasquer le coupable, empêcher l’avènement
de Nyarlatoshigurrath, protéger la base rebelle ou tout simplement piller chaque salle du donjon. Ces objectifs si
importants laissent peu de place pour leur vie personnelle.
Pour un MJ comme pour les joueurs, il est très facile d’occulter complètement la vie des personnages en dehors de l’aventure.

Or, pour qu’un personnage soit intéressant, il lui faut au moins une petite dose de vie personnelle, un peu « d’histoire B ».
Quelle différence y a-t-il entre Die Hard et Volcano ? Ce sont deux films d’action dont le héros est charismatique. Pourtant le
premier est généralement considéré comme un classique du genre et le second sombre dans l’oubli. Il y a de nombreuses raisons à cela, n’entrons pas dans de grandes considérations cinématographiques. Mais l’une des principales raisons, c’est l’existence et l’utilisation de la vie personnelle du protagoniste. Dans Die Hard, John McLane (Bruce Willis) possède une telle histoire : il a divorcé récemment, son ex-femme a déménagé à l’autre bout du pays et il souhaite réparer son couple.

Ce n’est pas hyper original, mais ça a le mérite d’exister. Dans Volcano, Michael Roark (Tommy Lee Jones) n’a pas d’histoire, ou si peu : il est en vacances avec sa fille et il doit les interrompre pour venir gérer la crise. La différence va plus loin : la vie personnelle de McLane est directement intégrée dans le récit puisque l’ex-épouse est une des otages des terroristes. Dans Volcano, la seule chose qui va intéresser le héros, c’est la lave…

L’exploitation de la vie personnelle du héros dans la narration du film constitue son « histoire B ». Bien sûr, le sujet principal reste la prise d’otages. Mais grâce à l’histoire B, les enjeux sont bien plus élevés. Les personnages avec une histoire personnelle sont plus intéressants, et les personnages intéressants font les bonnes histoires.
Intégrer la vie personnelle de vos personnages pendant vos parties pour créer une histoire B est une technique qui vous permettra de leur donner plus de dimensions et leur apporter une touche d’émotion. Sans histoire B, les personnages ne sont guère plus que
des pions de jeu de plateau utilisés pour interagir avec le scénario, interchangeables avec d’autres pions. L’histoire B peut transformer votre scénario en histoire mémorable…

C’est quoi une histoire B, exactement ?
Chaque personnage possède son arc narratif personnel : son passé, ses relations, ses objectifs en dehors du scénario, etc. C’est la somme des arcs de tous les personnages qui forme votre histoire B.
Une histoire B, c’est une histoire complète avec un début, un milieu et une fin. Idéalement, cette progression suit celle de l’histoire principale et se termine plus ou moins au même moment. L’arc narratif de Luke Skywalker (devenir un Jedi et ramener son père du côté lumineux) progresse au rythme de l’histoire principale (la lutte des rebelles contre l’empire) et se termine au même moment puisque l’empire est vaincu au moment même où Vador retrouve la voie du bien. Vous conviendrez que si vous enlevez cet arc narratif du protagoniste, Star Wars devient soudainement moins intéressant.

L’histoire B permet également de multiplier l’implication émotionnelle des joueurs.
De quoi un joueur se souviendra-t-il un an après la fin de la campagne ? Le jour où un PNJ lambda a révélé le grand plan cosmique du grand méchant, ou le jour où, poursuivi par un beau-père enragé armé d’un shotgun, il a sorti sa mère de l’enfer où elle vivait
depuis des années ? La seconde situation n’apporte rien à la résolution de la trame principale, mais restera gravée dans les mémoires.

L’histoire B a un dernier atout : elle crée du conflit. Et le conflit, c’est la base de toutes les histoires. S’il n’y a pas de conflit, il n’y a rien à raconter. En effet, l’histoire B apporte son lot de dilemmes. Rejoindre mes compagnons dans leur enquête sur un culte maléfique ou répondre à l’appel à l’aide de mon ami poursuivi par une créature étrange ? Quelle que soit la réponse apportée par le joueur, l’existence de ce dilemme renforce votre histoire.

Comment mettre en place une histoire B ?
De nombreuses sources s’offrent à vous pour créer l’histoire B des personnages, selon le jeu auquel vous jouez et le genre de joueurs que vous côtoyez. Vous pouvez bien entendu utiliser des sources différentes pour chaque personnage. Le background des personnages est la source la plus évidente. Si vous avez des joueurs qui vous ont préparé un texte présentant le passé de leur personnage, c’est du pain béni. Puisez-y un élément qui vous paraît intéressant et brodez dessus.

N’ayez pas peur de vous immiscer dans le pré carré du joueur. Après tout, s’il a pris la peine d’écrire ce background, c’est pour qu’il serve à quelque chose, non ? Tout ce qui touche à la famille et idéal pour générer de l’implication. Un mentor également. Une trahison passée. Un mystère non résolu. Toute zone d’ombre laissée par le joueur est une porte ouverte à votre imagination.

Dans de nombreux jeux, les personnages ont des traits, des (dés)avantages, des aspects, etc. FATE (les aspects), D&D 5 (idéal, lien, défaut), Tenga (révolte, ambition, karma, privilèges et revers), Tales from the Loop (motivation, socle, problème) et bien
d’autres. Tous ces éléments, quel que soit le nom qui leur est donné dans votre jeu, sont des sources d’inspiration pour votre histoire B. Avec un aspect du type « Je dois la vie à Marissa Payne », ce serait presque dommage de ne pas mettre ce PNJ en danger et faire en sorte que le personnage doive lui renvoyer l’ascenseur…

Les compétences hors du commun sont également utiles. Une compétence rare pour un personnage typique du jeu (plongée sous-marine, parachutisme, histoire de l’art d’Afrique centrale, utilisation d’une arme étrange) ou une compétence avec un score exceptionnel peuvent entrer en jeu dans l’histoire B. Un personnage avec un score de 95 % en occultisme doit bien avoir appris
tout ces trucs ésotériques quelque part. Qui lui a appris tout ça ? Où ? Et pourquoi ? Où est-il maintenant ? Une babiole ou un équipement particulier sont des portes ouvertes à l’histoire B. Dans D&D 5, lors de la création du personnage, on tire au sort un objet étrange. Il est évident qu’un journal intime avec sept pages manquantes, un fourreau qui ne correspond à aucune lame connue, la moitié du plan d’un temple oublié ou une carte de tarot divinatoire dont le dessin ressemble fortement au personnage exigent d’être utilisé dans l’histoire B.

Mettre en scène votre histoire B
Rappelez-vous toujours que l’histoire B n’est pas votre histoire principale (sauf si vous jouez à un jeu où le drama entre personnages est au coeur du jeu, comme Monsterhearts). L’histoire B est là pour rendre une campagne classique plus intéressante et assurer l’implication émotionnelle des joueurs. Il faut donc y aller progressivement, par petites touches. Si vous identifiez
un joueur qui vous semble plus enclin à jouer la vie de son personnage, commencez par lui. Introduisez ensuite la
vie des autres personnages au fur et à mesure.Cette première introduction peut prendre la forme d’un appel téléphonique
(« Mec, faut vraiment que tu me dépannes, là. Je suis à Boston à l’hôtel Hadwick et y a un truc qui me poursuit biiip biiip biiip »), d’un courrier, d’une rumeur (« Vous connaissez Marissa Payne ? Eh bien il paraît qu’elle a été arrêtée pour meurtre et qu’elle
clame son innocence. En vain. Ils vont la pendre demain »). Le personnage doit entendre parler d’un élément de son passé et avoir envie d’y répondre. Rien ne l’impose, évidemment. Le joueur peut tout à fait laisser tomber le pote de son perso ou laisser Marissa Payne se faire pendre. Soit le joueur est moins enclin à vivre une histoire B que vous ne le pensiez, soit vous n’avez pas choisi
les bons éléments de son passé. Rien ne vous empêche d’enfoncer le clou en montrant les conséquences du choix du joueur (la mort de son ami, un autre meurtre alors que la présumée coupable pend au bout d’une corde). Si ça ne prend pas, n’insistez pas et tentez le coup avec un autre personnage.

Le moment où vous faites s’immiscer des éléments de l’histoire personnelle d’un personnage dans la campagne a aussi son importance. Le plus classique est de le faire pendant un moment creux afin de relancer l’intérêt. Simple et efficace. Plus difficile, mais qui peut rapporter gros : l’histoire B déboule au plus mauvais moment. C’est pendant la poursuite des hommes-rats dans
les égouts que l’ami du personnage l’appelle au secours. C’est le jour du départ de la caravane qu’accompagneront les personnages qu’ils apprennent la condamnation de Marissa Payne.

Citation :
Prenez des notes Vous devez déjà garder le scénario principal en tête. À moins d’avoir plusieurs cerveaux, si vous ajoutez l’histoire
B, vous pourriez avoir du mal à retenir les détails. Et une fois que les joueurs s’intéressent à l’histoire B, elle doit aussi avoir un
traitement de qualité, rester cohérente et intéressante. Sans prendre des notes, c’est mission impossible. L’histoire B implique souvent de nombreux PNJ, noter leur nom et leur lien avec les personnages est un minimum. Si vous voulez aller plus loin,
une carte relationnelle peut être utile.

Lier l’histoire B à la trame principale
La cerise sur le gâteau c’est de parvenir à relier l’histoire B au scénario principal. En enquêtant sur cet ami disparu à Boston, les personnages découvrent des indices qui les aident dans la campagne. Cet ami peut d’ailleurs être victime des méchants du scénario ou, pire (mieux ?), être de mèche avec eux. De même avec Marissa Payne. Qui est-elle vraiment ? Pourquoi les autorités semblaient- elles si pressées de la pendre ? N’était-ce pas un piège pour attirer les personnages et les faire rater le départ
de la caravane ? Est-elle complice ? Et d’ailleurs, était-ce bien elle qu’on a mené à la potence ?

De nouveau, n’oubliez pas de bien doser sinon tout cela deviendra indigeste. Au cinquième épisode des Experts où les deux enquêtes du début se révèlent être liées, la surprise laisse place à la lassitude. Parfois, les choses n’ont aucun lien entre elles, et c’est bien aussi. En revanche, même des événements sans lien entre eux peuvent renforcer le thème de votre campagne.

Les écueils de l’histoire B
Toute médaille a son revers. Si l’histoire B peut apporter beaucoup à une campagne, elle s’accompagne de quelques points qui méritent votre attention.

• Dans Die Hard, l’histoire B ne concerne que McLane. Mais une campagne de jeu de rôle, c’est un film choral avec plusieurs protagonistes. L’histoire B peut donc prendre beaucoup de place, au détriment de votre intrigue principale. Le dosage est donc important. Si le groupe fonce tête baissée dans l’histoire B apportée par le passé de l’un d’entre eux, il est sans doute inutile d’ajouter une autre couche par l’intermédiaire d’un autre perso, au risque d’avoir des histoires C, D, E qui rendront le tout confus et
illisible.

• Certains joueurs sont peu friands de jouer la vie personnelle de leur perso. Ils sont là pour passer du bon temps, tuer des gobelins, contrer les plans des templiers, réussir le scénario. Et c’est très bien ainsi. Ça ne sert à rien d’insister pour intégrer
l’historique d’un personnage si vous sentez le joueur un peu frileux. Le piège inverse existe aussi. Un joueur peut être tellement intéressé par son histoire personnelle qu’il en oublie le scénario. Assurez-vous que les enjeux de l’histoire principale soient assez élevés pour le pousser à s’y impliquer.

• Enfin, une histoire B, ça prend de la place. Votre campagne durera plus longtemps si vous y intégrez la vie des personnages. Si vous êtes pressés par le temps, l’histoire B est un luxe dont vous devrez peut-être vous passer. Jouer les Masques de Nyarlathotep, ça peut prendre une centaine d’heures de jeu. Avec une histoire B riche, vous pourriez aller jusqu’à doubler cette durée.

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